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Je m’achète une maison : on m’a traité d’idiot

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Je vous en parle régulièrement depuis quelques mois : j’ai envie de revendre mon appartement lyonnais et de m’acheter une maison avec jardin, piscine, et tout le tralala.

Ma femme et moi avons eu un coup de cœur, et nous avons acheté un grand mas à Perpignan. Nous sommes en train de finaliser cet achat, c'est une histoire de jours. Et j’avais partagé cette nouvelle avec vous, dans une newsletter, il y a quelques jours.

Beaucoup d’entre vous m’ont écrit des messages très sympathiques. Merci aux nombreux catalans qui m’ont souhaité la bienvenue dans la région. C’est très rigolo, cette relation que l’on a avec son audience via sa newsletter. On se connaît tous un petit peu, sans jamais se rencontrer. Et en tout cas, ça fait chaud au cœur.

J’ai reçu également des messages bien moins sympathiques.

Ce n’est pas grave. Quand on a une grosse liste, il y aura forcément des gens qui ne sont pas d’accord avec vous. Je dois dire que certains e-mails m’ont interpellé.

Mon fils Louis fait le tour de sa future piscine, bâchée.

On m’a dit que j’étais stupide d’acheter une grande maison

Je ne vais pas recopier le message ici, mais en gros voici ce qu’il disait.

« André, toi qui es entrepreneur, tu me déçois, car tu es en train de prendre une décision idiote. En effet, acheter une maison n’est pas un acte très rationnel d’un point de vue économique. Cela va te coûter beaucoup d’argent. Une maison n’est pas un actif. Tu ferais mieux de louer, et d’utiliser ton cash pour investir etc. »

Je dois dire que c’est une réflexion que je me suis faite. En effet, le débat « faut-il acheter sa maison ou la louer » est aussi vieux que l’investissement immobilier.

C’est aussi un des points clés du livre « Père riche, père pauvre » de Robert Kiyosaki.

L’auteur y explique que posséder sa résidence principale est un mauvais calcul, puisqu’en réalité elle n’est pas un actif. Une maison ne rapporte pas de l’argent, mais en coûte via l’entretien et les taxes.

Par-dessus le marché, le remboursement du crédit paralyse votre capacité à investir dans de vrais actifs : des actions, des appartements à louer, etc.

Je pense que la personne qui m’a fait cet e-mail a raison de ce point de vue. Ma décision n’est pas un optimum économique.

J’aurais pu prendre une décision qui m’enrichit encore plus

J’aurais pu, par exemple, décider de rester à Lyon. Les prix y flambent. J’ai acheté mon appartement il y a quatre ans, il a déjà pris plus de 140 000 €. Je paye des mensualités qui sont très raisonnables.

Il y a fort à parier que les prix lyonnais continuent à monter, car la ville accueille des milliers de nouveaux habitants par an, et les biens sont rares.

J’aurais pu aussi revendre mon appartement lyonnais, et chercher une maison à louer dans le sud. J’aurais pu trouver quelque chose de correct à 1500, 1600 € par mois. Et de cette façon, j’aurais pu investir l’argent de la vente de mon appartement dans des actions, et des studios.

J'aurai pu louer un T4 à Alençon, et investir encore plus.

Et augmenter ainsi encore mes revenus passifs.

J'aurai pu. Je ne l'ai pas fait.

Voici pourquoi je n’ai pas pris ces décisions.

Je pense qu’on ne peut pas mener sa vie de façon purement économique

Il faut regarder l’image d’ensemble. Penser uniquement aux euros, chercher l’optimum à tout prix, cela vous dévie d’autres choses qui comptent également de votre vie.

Je ne voulais plus rester en appartement. Parce que mon fils handicapé grandit, et que j’ai bien remarqué qu’il aime être à l’extérieur. Faire des randonnées. Nager. Il adore les chiens.

Évidemment, il vivra avec nous le plus longtemps possible. Il sera mieux dans une maison. Cela éliminait l’option de rester dans mon appartement.

J’aurais pu également essayer de trouver une location. Mais j’ai vite abandonné ce scénario.

Parce qu’être chez soi c’est beaucoup plus agréable, tout simplement. Bien sûr cette maison va me coûter cher en entretien. Le jardin de 7000 m² va nécessiter un jardinier. Les 290 m² habitables, une personne pour le ménage.

Oui, ce n’est pas un optimum économique. Et alors ? C’est justement parce que je gagne bien ma vie, que j’ai le choix.

Cela m’amène forcément à réfléchir sur ce qu’est la richesse, et sur ce qu’est la bonne utilisation de son argent.

Voici ma définition du luxe

Je ne pense pas que le luxe c’est de pouvoir se payer une montre en or. J’aime bien ma Lip, fabriquée en France, qui ne coûte que 300 €.

Le vrai luxe, c’est d’avoir assez d’argent pour faire des choix de confort et de temps.

Voici un contre-exemple qui va vous faire tout comprendre :

Dans mon ancienne société, il y avait un directeur commercial qui faisait partie des personnes les mieux payées de l’entreprise. Gros salaire. Jolis costumes italiens. Grosse voiture allemande.

J’ai appris plus tard que cette personne demandait sans arrêt des avances sur salaire, parce qu’il était à découvert à chaque fin de mois.

Tout simplement parce qu’il affichait un train de vie qu'il ne pouvait pas se permettre.

Ça, voyez-vous, c’est clairement la définition du faux luxe. C’est juste de l’affichage, alors que la personne est complètement prisonnière.

Prisonnière de son travail et de son boss, prisonnière de son emploi du temps, prisonnière de son banquier.

J’ai la chance d’avoir une entreprise qui me permet de très bien gagner ma vie. Mais je ne veux surtout pas devenir dépendant d’un train de vie.

J’ai la liberté de faire des choix. Un de ces choix, c’est de m’offrir une maison fantastique, dans laquelle je vais passer des dizaines d’années avec ma femme et mon fils.

Et tant pis si cela me coûte plus cher que le loyer d’une location.

Je veux dire : à quoi ça sert de gagner beaucoup d’argent, si c'est pour construire sa vie 100 % autour des choix économiques.

Au contraire, cet argent doit me permettre de créer une vie dans laquelle je me sens bien, et c’est exactement ce que je vais faire.

Il ne peut pas y avoir de situation type

Si j’étais célibataire et sans enfant, ou si mon fils n’était pas handicapé, je me serais peut-être expatrié en Estonie, en faisant les choses légalement.

Oui, dans 10 ou 15 ans, j'aurais eu un patrimoine de 30 à 40 % supérieur à ce que j'ai en restant en France.

Mais franchement, me peler dans 40 cm de neige six mois par an me tente assez peu.

Je vais avoir la mer. Je vais avoir les Pyrénées et les Albères. Je vais recevoir mes amis et faire des barbecues entourés de palmiers, d’un platane, et d’orangers. Je vais avoir le plaisir de voir mon fils heureux, en train de jouer avec son chien.

Je trouve ça infiniment plus luxueux que des actions, une voiture de sport, une montre en or. D’autant plus qu’en continuant à faire grandir mon entreprise, je vais bien évidemment continuer à investir en bourse et en immobilier.

Je suis toujours étonné d’avoir des e-mails de blogueurs débutants qui me demandent combien je paie d’impôts, et qui me demandent quel pays ils doivent partir. Ils n’ont même pas encore vendu une seule formation qu’ils se créent déjà des problèmes de millionnaires.

La vraie question, ce n’est pas combien d’euros vous pouvez empiler en plus dans un compte offshore, c’est de savoir comment vous voulez vivre pour être heureux.

Cette maison que je m’offre, c’est ma réponse. Comme tous les cadeaux, ce n’est pas un optimum économique. J’en conviens. Mais ce sera sûrement un optimum de vie.

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